Présentation
Pour la promotion d’une entreprise internationale de produits cosmétiques, Jean-Yves Cuvelier est à la recherche du candidat idéal : quelqu’un qui accepterait, en échange d’un bon salaire, de passer le reste de son existence derrière une vitrine, proposant aux passants un visage remarquablement fardé. Slogan de la campagne : Une vie, ça se maquille !
Fermetures d’entreprise, délocalisations, crise. Un refrain bien connu qui crée des conditions de concurrence infernale sur le marché de l’emploi forçant chômeurs et prolétaires à accepter n’importe quel travail. Avec l’ubérisation du rapport salarié, l’actualité a de plus en plus des airs d’On achève bien les chevaux. Conséquence : la pénurie de jobs décents se décline toujours plus avec la difficulté de donner un sens à cette activité.
La crise met en place une situation où l’on accepte de travailler à n’importe quel prix, mais produit simultanément des questionnements troublants sur le sens même d’une vie passée à courir derrière la survie. Finalement, pourquoi bosser ? Juste pour du fric ? Renoncer chaque jour à 8 heures de vie humaine pour aller souffrir derrière une caisse de supermarché ou un ordinateur ? Contraints de travailler pour vivre, le travail s’est imposé comme une valeur centrale de toute la société, mais il ne nous rend pas forcément riches et heureux.